Élections Européennes : peser sur le devenir du service public - Partie 1. Le bilan
De bonnes raisons d’aller s’exprimer en votant le 9 juin (et même dès le 8 pour les ultra-marins).
Les défis mondiaux de la période l’imposent si on veut d’une Europe plus sociale pour affronter les transitions climatiques et numériques et peser dans le concert des nations à l’heure des guerres. 450 millions d’européens vivent en paix depuis 80 ans, du jamais vu…
Bilan social de la mandature écoulée
Les dispositions sociales ont avancé ces cinq dernières années. Elles sont le fruit du Socle Européen des Droits Sociaux dont le plan d’action commence à se décliner tant pour le secteur public que pour le secteur privé. Les avancées sociales apportées par l’Union Européenne (UE) ne sont pas vécues de la même manière par tous les européens, mais elles sont bel et bien présentes.
Souvent, quand la mesure est populaire, le gouvernement s’en prévaut comme s’il en était l’initiateur, et quand c’est par une décision de la justice européenne, qu’il est contraint de la mettre en place, dans ce cas-là, il n’en fait pas la publicité …
Rien pour valoriser la mémoire collective sur les avancées sociales européennes.
Se souvient-on que c’est l’Europe qui :
- A levé les mesures d’âges pour pouvoir s’inscrire à un concours dans la Fonction publique ?
- S’est élevée contre l’emploi précaire à vie ?
- A condamné la France en l’obligeant à reconnaître qu’en arrêt maladie on acquiert des congés payés ?
Concernant les dispositions prises pour les transitions verte et numérique, le bilan est globalement positif. Ces dispositions sont ambitieuses et à la hauteur des enjeux. Toutefois les moyens manquent encore pour ne laisser personne sur le bord de chemin. Les budgets restent fragiles et la montée des partis d’extrême-droite aboutirait à un net recul des avancées du pacte vert européen.
Ainsi le fonds social pour le climat destiné à aider les plus pauvres à absorber le « choc énergétique » est budgété à 65 milliards alors que le projet initial en prévoyait 144 ! Il ne se mettra en place qu’en 2026 mais les fonds sont insuffisants pour ces ménages très exposés financièrement aux dépenses liées aux énergies fossiles pour se déplacer et pour la rénovation des logements « passoires thermiques ».
Concernant l’égalité professionnelle, des dispositions contraignantes ont été prises. Elles sont favorables en matière de lutte contre les inégalités de genre, les violences faites aux femmes, l’obligation de transparence dans les rémunérations, l’augmentation du nombre de femmes dans les postes à responsabilité … Et même en matière de rémunération avec la directive salaire minimum (SMIC européen) qui va profiter majoritairement à des millions de femmes qui sont les moins bien payées dans l’union Européenne.
Certes, nous ne sommes pas au bout du chemin mais ça va dans le bon sens et les progrès sont fragiles en matière d’égalité, le retour à l’obscurantisme menace toujours. Force est de constater que l’ensemble des extrêmes droites au Parlement européen (dont la nôtre) a voté contre l’adoption de ces lois.
Et sans vote du Parlement, la loi européenne n’existe pas !
Voter est un moyen de défendre un niveau de financement correct pour l’action publique.
Chacune et chacun d’entre nous a intérêt à se pencher sur les propositions des candidats pour connaître leurs intentions et si ce n’est déjà fait, le site du ministère de l’intérieur avec les professions de foi des candidats le permet.
https://programme-candidats.interieur.gouv.fr/
Il est aussi possible de visionner l’audition, par la CFDT, de candidates et candidats aux élections européennes.
À suivre :
Partie 2. Nos collègues européens
Partie 3. Une politique