L’autre trésor public : Chrystelle, Christophe, Julie et les autres

Publié le 21/02/2018

France Info a interrogé trois des trente agents qui ont témoigné pour le livre « L’autre trésor public » : Chrystelle, infirmière scolaire, Christophe, pompier professionnel et Julie, aide-soignante. Reportage de Raphaël Ebenstein de France Info.

a CFDT publie en février L'Autre trésor public (éd. L'Atelier). Le livre donne la parole à 30 agents occupant des métiers différents. Ils décrivent leur quotidien au travail et parfois leur malaise.

"On est parfois dans des zones socialement reculées, défavorisées, raconte Chrystelle, une infirmière scolaire qui travaille à 45 minutes de Poitiers (Vienne), "dans le monde rural", précise-t-elle. "Quelques fois, nous sommes la seule possibilité d'accès aux soins pour des familles", assure celle qui se dit fière d'être fonctionnaire et utile à la société mais qui, comme beaucoup d'autres, déplore le manque de reconnaissance de la part de l'État, son employeur.

Chrystelle confie que les conditions pour simplement faire son travail sont de plus en plus difficiles. "Comme tout fonctionnaire qui se respecte, on a la foi, on a l'envie de bien faire et on se donne à fond avec peu de moyens", dit-elle.

« Au bout d'un moment, on arrive à ce que l'on nomme le burn-out et au découragement ».

Chrystelle, infirmière scolaire à France Info

Des collègues qui craquent, Christophe en a connus. Ces dernières années, ce pompier professionnel dans l'Ain a vu la situation se dégrader sur le terrain : "On n'est pas forcément reconnus par nos ministères de tutelle ou même par nos directions, mais en plus, maintenant, on est un peu moins reconnus par la population, confie-t-il, chose qui n'arrivait pas avant. Du coup, on se sent un petit peu perdu au milieu. Je comprends certains de mes collègues qui en ont vraiment ras-le-bol."

« On n'est pas payé pour se faire insulter ou caillasser. C'est inadmissible ».

Christophe, pompier professionnel à France Info

À Cherbourg, Julie est aide-soignante en chirurgie à l'hôpital. Elle non plus, ne ressent pas de reconnaissance pour son investissement. La jeune femme salue en revanche l'entente et l'entraide au sein de son service, véritable moteur de sa motivation. "Quand je me lève le matin et que je viens travailler, je viens pour moi, pour mes patients, pour mes collègues, mais certainement pas pour mon patron, assure-t-elle. Quand on a un souci dans le service, on est tous derrière l'autre. On va se soutenir. On va s'entraider. On va être là pour le patient."

« On est solidaire et heureusement. C'est ce qui sauve ».

Julie, aide-soignante à France Info

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