Projet de rapport 2025 sur la discrimination et la diversité
La CFDT salue un signal positif du projet de rapport : le taux d’emploi direct des bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOETH) qui atteint 5,93 % en 2024 en constante augmentation depuis 2005 dans les trois versants de la fonction publique. Cette progression est réelle et doit être consolidée
La formation spécialisée n°3 du Conseil commun de la fonction publique (CCFP), réunie le 7 novembre 2025, était consacrée au projet de rapport 2025 sur la lutte contre les discriminations et la prise en compte de la diversité dans la fonction publique. Présenté par la DGAFP, ce rapport dresse un état des lieux des discriminations, des politiques de diversité et de l’emploi des agents en situation de handicap, en s’appuyant notamment sur les travaux de testing et les données relatives aux bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOETH).
Mais derrière cette avancée, plusieurs tendances appellent vigilance. La féminisation accrue des effectifs BOETH, cohérente avec celle de la fonction publique, reste à analyser finement. La part des moins de 25 ans plafonne à 1 % depuis 2017, ce qui interroge l’attractivité des employeurs publics et les parcours d’entrée, dans un contexte de fonctionnaire bashing qui éloigne des candidates et candidats potentiels. Le vieillissement est lui aussi marqué : près de 35 % des BOETH ont 56 ans et plus, contre 2 % en 2006, reflet de l’allongement des carrières.
Pour la CFDT, le cœur de l’enjeu se déplace clairement vers le maintien en emploi et la prévention de la désinsertion professionnelle : repérage des signaux faibles tout au long de la carrière, accompagnement des handicaps survenant au travail, prise en compte des maladies chroniques ou invalidantes, sécurisation des retours après arrêt. Cela suppose une professionnalisation et une valorisation réelle des référents et référentes handicap, avec une mission reconnue et un temps dédié, encore trop souvent absent. La CFDT réaffirme aussi le rôle structurant du fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP) et l’utilité de la mutualisation des pratiques et des outils.
La santé au travail reste un pilier de ce combat : renforcer la médecine de prévention, installer ou consolider les cellules de prévention de la désinsertion professionnelle, développer de véritables politiques de prévention des risques pour éviter atteintes à la santé, accidents et maladies professionnelles – qui sont eux-mêmes générateurs de handicap.
Enfin, la CFDT insiste sur l’exigence d’une transparence homogène des données sur les trois versants ainsi que d'une culture anti-discrimination partagée. Au-delà du testing, il s’agit de regarder en face des discriminations encore trop peu visibles : liées au lieu de résidence, à l’origine sociale, à la situation familiale (maternité/paternité), à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, à l’état de santé – y compris la santé mentale – ou encore à l’engagement syndical, dont le cumul peut produire des situations tragiques.
La CFDT sera au rendez-vous, dans l’esprit de travail déjà engagé, pour transformer ces constats en résultats durables pour les agentes et agents et pour le service public.