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BAROMÈTRE RH 2018 : DE FORTES ATTENTES ET BIEN PEU DE SATISFACTION

Publié le 30/11/2018

Le 2ème baromètre des ressources humaines du secteur public, réalisé par le consultant BCG et Acteurs publics, vient de paraître. Il mesure l’appréciation de la qualité de la gestion des ressources humaines par les employeurs publics à partir d’une enquête administrée en ligne par l’Ifop entre juillet et septembre 2018 auprès de 1 043 agents des catégories A et A+ des trois versants de la Fonction publique, État, Territoriale et Hospitalière.

Le constat est sévère et révèle une forte chute de la satisfaction des agents en l’espace d’un an seulement : 76 % se disent insatisfaits de la qualité des actions en ressources humaines de leur employeur, alors qu’ils n’étaient que 57 % en 2017.

Parmi les 31 actions en ressources humaines qui étaient soumises à leur appréciation, trois arrivent en tête des préoccupations et sont jugées importantes ou très importantes par plus de 90 % des agents : la formation, la qualité de vie au travail et l’anticipation des besoins en emploi. En bas de tableau, la compétence numérique, la mobilité hors Fonction publique et la culture de l’efficacité/performance sont jugées les moins importantes.

Assez logiquement, plus l’attente est importante, plus la gestion RH par les employeurs publics est perçue comme inefficace ou inadéquate. C’est particulièrement vrai pour toutes les actions relatives à l’accompagnement du changement et à la gestion prévisionnelle des emplois. Ceci étant à mettre bien sûr en parallèle avec les transformations en cours et à venir de la Fonction publique, qui génèrent beaucoup d’inquiétude, y compris chez les agents exerçant des fonctions de direction de ressources humaines. L’insatisfaction affichée est d’ailleurs à la mesure du désarroi des cadres devant l’obligation de mettre en œuvre des politiques publiques pas ou peu anticipées et mal accompagnées.

Tout aussi logiquement, la satisfaction est un peu plus élevée pour des actions jugées d’importance moindre (compétence numérique, culture de l’efficacité et performance, mobilité hors Fonction publique). Il est d’ailleurs intéressant de voir que l’action « culture de l’efficacité/efficience/performance » arrive chez les cadres en avant-dernière position des leviers RH les plus importants. Donc aux antipodes des priorités gouvernementales.

Enfin, en mettant en lumière les attentes réelles des agents de la Fonction publique, ce baromètre place pour la première fois la qualité de vie au travail au 2ème rang (sur 31) des actions en ressources humaines jugées les plus importantes.

Ce résultat conforte plus que jamais la CFDT dans son engagement pour la promotion de la qualité de vie au travail dans la Fonction publique aussi. Pour nous, la qualité de vie au travail ne se limite pas à la simple amélioration du cadre de vie, c’est avant tout une démarche participative qui reconnait les agents comme des acteurs de leur travail, et  leur garantit des droits. Malgré l’échec de l’accord sur la QVT en 2015 (FO, Solidaires, la FSU et la CGT ayant refusé de le signer), nous avons continué à porter ce combat dans toutes les instances, milité et travaillé à la mise en œuvre de plans d’action issus de cette démarche partout où nous le pouvions.

Mais pour être réellement efficace, cette action doit être soutenue par une vraie volonté politique et se traduire par des plans d’action obligatoirement élaborés et mis en œuvre dans le cadre du dialogue social. Cette revendication est au cœur des exigences que nous portons dans les instances de la Fonction publique.

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