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III - « L’EUROPE EST TROP LIBÉRALE » : PLUTÔT VRAI !

Publié le 12/05/2019

L’Europe s’est construite en se fondant sur un « marché commun », qui allait créer une communauté d’intérêts et rapprocher les peuples, pari en grande partie gagné.

Mais l’Union européenne n’est pas encore une véritable communauté sociale et politique. Le social est resté une compétence essentiellement nationale et les États membres n’ont pas voulu céder trop de souveraineté politique. Ils refusent également des transferts budgétaires conséquents au niveau européen. Le budget européen ne représente ainsi qu’un peu plus de 1 % du PIB de l’UE.

Limitée dans ses moyens pour conduire des politiques, cantonnée à édicter des règles essentiellement économiques, l’UE a du mal à concrétiser des ambitions sociales et politiques. Sur le plan fiscal, où l’unanimité des États est requise pour prendre des décisions, les avancées sont très lentes.

L’UE n’a pas su non plus lutter contre les divergences entre les économies qui se sont creusées à partir des années 90, et qui ont éclaté au grand jour avec la crise de 2008. Cependant, l’UE a développé une législation sociale qui touche à de nombreux thèmes.

Quand Jacques Delors lançait, en 1985, le Dialogue social européen, il voulait équilibrer le Marché unique par une Europe sociale selon sa belle formule : « la concurrence qui stimule, la coopération qui renforce, la solidarité qui unit ». Cela reste un grand chantier.

Il faut aussi rappeler que l’UE est l’espace économique où la législation du travail et la protection sociale répondent aux standards les plus élevés.