Faut-il revoir le statut des fonctionnaires ?

Publié le 19/02/2018

La Croix - 16 février 2018

Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques

« Contrairement à d’autres syndicats, la CFDT ne pense pas que « plus la fonction publique coûte cher, mieux c’est ». Il faut préciser les missions des pouvoirs publics, puis se donner les moyens de les accomplir. C’est ce que défend aussi le gouvernement. Mais, par ailleurs, il n’avait pas à présenter ses objectifs avant toute concertation avec les représentants des salariés. La rémunération individualisée ? Elle existe déjà et représente, en moyenne, 20 % de la rémunération, avec d’énormes écarts selon l’employeur.

Recruter plus souvent des contractuels ? La CFDT cherchera surtout à leur obtenir des garanties pour réduire la précarité de ce statut aujourd’hui trop forte : un agent contractuel doit accumuler des contrats à durée déterminée (CDD) pendant six ans avant de signer un contrat à durée indéterminée (CDI). C’est pire que dans le privé !

Quant au « plan de départs volontaires » évoqué par Gérald Darmanin, peut-être a-t-il parlé trop vite car cette idée ne figure pas dans la lettre que le premier ministre nous a envoyée. En tout cas, nous veillerons à ce que ces éventuels départs soient vraiment volontaires et que les intéressés bénéficient de nouveaux droits et d’une formation en vue d’un reclassement. La mobilité, surtout, doit être impérativement renforcée, notamment entre les différentes fonctions publiques.

La CFDT n’a pas encore appelé à participer à la journée d’action du 22 mars. Primo, pour ne pas gêner les luttes sectorielles en cours (dans les Éhpad ou les prisons, NDLR). Secundo, pour donner sa chance à la concertation avec le gouvernement. Celui-ci devrait écouter les fonctionnaires de terrain. Dans le livre que la CFDT publie (2), des agents expliquent comment chacun d’entre eux met en œuvre des initiatives pour améliorer le service. Ce sont eux qui ont la solution. »