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Le forum franco-allemand des syndicats se penche sur la transition numérique

Publié le 09/12/2016

Réunis à Berlin début décembre, les représentants des organisations syndicales françaises et allemandes ont débattu des conséquences de la transition numérique à l’œuvre dans les deux pays. Ces débats serviront à élaborer un document proposant des pistes de travail destinées aux chefs d’État et de gouvernement du G20, qui se tiendra en Allemagne en juillet 2017.

Le 8e forum franco-allemand des syndicats s’est déroulé à Berlin les 5 et 6 décembre derniers. Il a rassemblé vingt-cinq représentants des organisations syndicales françaises (CFDT, CGT, Unsa, CFTC et FO) et allemande (DGB) ainsi que des représentants des fondations Friedrich-Ebert et Hans-Böckler. Le forum s’est penché sur la question de la transition numérique, qui suscite nombre d’interrogations quant à ses conséquences aussi bien en France qu’outre-Rhin.

« Cette rencontre des organisations syndicales françaises et allemandes est une initiative intéressante, analyse Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT chargé des questions européennes. Elle a une portée politique forte dans une période où les enjeux européens sont sérieusement questionnés. De plus, le forum a montré que les questions qui se posent sur la transition numérique en Allemagne et en France sont très proches. »

Ainsi les problématiques liées à la discontinuité des parcours (chômage, maladie, etc.) et aux statuts posent le problème de la portabilité des droits des travailleurs. « Les Allemands sont très intéressés par le compte personnel d’activité (CPA) mis en place par la loi Travail. C’est un début de portabilité à faire évoluer et à améliorer », estime Yvan Ricordeau.

La cogestion fragilisée

La transition numérique impacte également le rôle des organisations syndicales dans leurs prérogatives et leur fonctionnement. « Le DGB s’est rendu compte que les changements complexes qu’elle génère fragilisent leur système de cogestion et que les membres des comités d’entreprise européens ont du mal à appréhender ces questions. Nous partageons avec eux cet état des lieux », affirme le secrétaire national.

Dans l’avenir, les sommets syndicaux franco-allemands qui se tiennent tous les six mois vont approfondir ces pistes. Par ailleurs, un groupe de travail, composé de représentants des ministères du Travail allemand et français, des organisations patronales et syndicales des deux pays, va élaborer un document portant sur les conséquences de la transition numérique sur les organisations de travail, les qualifications, la protection des données et les plateformes collaboratives. « L’idée est d’établir un document qui servira de base aux travaux du G20 qui se déroulera en Allemagne en juillet 2017 et de peser sur ses décisions », conclut Yvan Ricordeau, chargé de représenter les organisations syndicales françaises dans ce groupe de travail. 

dblain@cfdt.fr