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La nature en ville : comment accélérer la dynamique ?

Publié le 11/07/2018 (mis à jour le 13/07/2018)

Dans une déclaration commune, les groupes Environnement & Nature et CFDT jugent que l’intérêt de cet avis, qu’ils ont voté, est d'avoir montré au-delà des clichés ce que la nature pouvait apporter au cœur des villes.

Les arbres, par exemple, contribuent grandement à la dépollution de l'air ; ils permettent de lutter mieux que la climatisation contre les îlots de chaleur urbains, et permettent d'aménager esthétiquement la ville. Les parcs et espaces végétalisés sont les champions de l’offre de ressourcement, de la respiration, de la possibilité de reconnexion des enfants avec la nature ; enfin, ils sont le support et le refuge d'une biodiversité très riche.

Tous ces éléments doivent être à l'esprit puisque les espaces urbains regroupent aujourd’hui 75 % de la population européenne et qu'il en ira de même à l’échelle mondiale à l’horizon 2050. Cette seule circonstance incite à articuler la relation ville-nature avec des préoccupations sanitaires, sociales et relationnelles. Alors Oui, il faut repenser l’efficacité de la ville dans sa qualité d’accueil tant résidentielle qu’économique grâce à la place de la nature en ville. Oui, il faut lutter contre le gâchis foncier et le gaspillage des sols, qui se traduisent notamment par la vacance de bâtiments qui ne trouvent pas ou plus l’usage auquel ils étaient destinés. Oui, il faut disposer de plus de moyens, mobiliser une nouvelle ingénierie technique et économique et les ressources d’une fiscalité repensée, sans pour autant créer de nouvelles niches fiscales. Oui encore, il faut marier nature et bâtiments, sols perméables et végétation variée, toitures et façades végétalisées, quitte même à enrichir les formes urbaines. Et Oui enfin, il faut réconcilier le citoyen urbain, usager de la ville mais aussi bénéficiaire des services environnementaux rendus par la nature, avec cet écosystème social et collectif qu’est devenu le paysage urbain.

Face à ces défis, les préconisations de l’avis vont dans le bon sens. Nous sommes sensibles aux mesures visant, pour reprendre les termes du titre III, à « accueillir la nature en ville » : en améliorant l’accessibilité aux espaces verts, en désimperméabilisant l’espace là où c’est possible, en préservant bois communaux et forêts publiques, en assurant la mise en place de connexions écologiques via des trames vertes et bleues, comme brunes (sol) et nocturnes (éclairages).

Nous approuvons aussi l’articulation de ces démarches avec les instruments de pilotage et de programmation des politiques publiques pertinents – PLU, PLUI, SCOT, SRADDET – les Schémas lumière, ou des plans et stratégies, comme le Plan nature en Ville ou la Stratégie Nationale pour la Biodiversité sous réserve qu’ils fassent preuve d’ambition.

L'avis est de fait bien inscrit dans l’actualité : en effet, le tout récent plan Biodiversité du gouvernement, présenté mercredi dernier, consacre au sein de son  axe 1 plusieurs actions à la limitation de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestier, mais aussi au développement de la nature en ville, comme l’augmentation (indéfinie) de la part de surfaces végétalisées à l’horizon 2020. Cet avis s’inscrit bien dans le tempo de l’action gouvernementale qui reste à enrichir et à doter de moyens spécifiques.