Carton plein pour la CFDT à l'Hôpital Saint-Camille abonné

Grâce à un travail de proximité exemplaire, la CFDT a largement remporté les élections en progressant de 70 points (!!!). Elle entend maintenant répondre aux nombreuses attentes et inquiétudes exprimées par leurs collègues.

Par Guillaume Lefèvre— Publié le 20/11/2018 à 16h12

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« Débattre, agir, dialoguer, respecter et obtenir des résultats » : voilà l’ambition de la dynamique section CFDT de l’hôpital Saint-Camille, qui souhaite offrir un second souffle au syndicalisme au sein de l’établissement médico-social. Une attente partagée par les salariés, qui ont très majoritairement fait confiance aux candidats CFDT, puisqu’ils ont remporté 83 % des voix, et 24 sièges sur un total de 30. « Il existait une certaine méfiance vis-à-vis des organisations syndicales. La CFTC, syndicat historique de l’hôpital [représentant 42 % en 2014], était vieillissante, la CFE-CGC, discréditée par sa trop grande proximité avec l’ancienne direction, et la CGT peu au fait des préoccupations des salariés », résume Nury Guzman, secrétaire médicale et nouvellement élue au collège employés et ouvriers. La CFDT a su profiter de cette situation et proposer une autre façon de faire du syndicalisme. Comme en 2017, lorsqu’elle lance en intersyndicale une pétition réclamant une prime exceptionnelle. La mobilisation, massive (près de 500 signatures, soit la moitié des effectifs), débouchera sur l’obtention d’une prime de 270 euros nets. « On est là pour faire avancer les choses, négocier, obtenir du concret. Aujourd’hui, ce qui intéresse les gens, c’est ce qui se passe à l’hôpital », complète Faïza Laroussi, responsable qualité du laboratoire, élue au collège cadres.

Une campagne électorale menée tambour battant


Communiquer
La communication en direction des salariés sera la priorité des priorités. « Au-delà de l’explication de ce que nous faisons en faveur des salariés, il nous faut communiquer sur ce que nous allons porter pour eux. Ils nous ont fait confiance, à nous de ne pas les décevoir et de toujours faire de la pédagogie », assène Faïza. La section proposera des permanences régulières d’écoute et d’échange centrées sur les difficultés professionnelles rencontrées par le personnel hospitalier.

Interroger
Durant la mandature, la section CFDT souhaite lancer des enquêtes flash et des sondages, notamment en vue de diversifier les offres socioculturelles, afin de prendre en compte les attentes et les besoins de l’ensemble des salariés.

Négocier
La CFDT prendra ses responsabilités vis-à-vis de l’ensemble des personnels de l’hôpital Saint-Camille en poursuivant la négociation relative à la prime d’intéressement. Elle considère qu’il s’agit là d’une revendication légitime et d’une juste reconnaissance par la direction du travail et de l’engagement quotidien de chacun des salariés.

Si le magnifique résultat obtenu au début octobre pourrait laisser croire que la campagne électorale a été une formalité, tout n’a pas été simple, tant s’en faut. « Il a d’abord fallu expliquer ce qu’était la CFDT et en quoi notre façon de faire du syndicalisme était différente », synthétise Nury. Les discussions dans les couloirs, entre deux portes ou pendant les pauses se sont multipliées. « Nous avons fait un gros travail de terrain afin de trouver des candidats et convaincre de voter pour nous. Nous avons été à la rencontre de nos collègues sans regarder à la dépense d’énergie », poursuit la secrétaire médicale. À force de proximité, la CFDT parvient à présenter 25 candidats lors du scrutin. La quasi-totalité des métiers dans plusieurs services y sont représentés. « Les gens se sont reconnus dans notre projet et notre pluridisciplinarité. Il y avait des collègues de l’équipe de jour, ceux de l’équipe de nuit. Nous avons un médecin, des infirmières, des aides-soignantes, des cadres de santé, des administratifs, une technicienne de laboratoire, des manipulateurs radios, un brancardier… », énumère Faïza.

Rejoindre un syndicat ? Gwenaëlle Le Gaillart, jeune militante, y pensait depuis un moment. Elle a franchi le pas à l’occasion des élections professionnelles. « La CFDT est venue me voir et nous avons beaucoup échangé. Je voulais m’impliquer et faire respecter le droit du travail, je me suis retrouvée dans ce que l’on me communiquait. Alors j’ai dit OK ! » Ce discours rassembleur se révèle payant. Marlène Marie, adhérente CFDT depuis deux mois, ne déclare pas autre chose. « Le fait que la CFDT soit pluriprofessionnelle, ça m’a attirée. À Saint-Camille, on est un peu une famille. On doit réussir à faire ensemble pour que ça marche ! » « On ne veut surtout pas décevoir ! », confirme Gwenaëlle. Ne pas décevoir : voilà l’un des principaux défis qui attend l’équipe. La section est consciente de ses responsabilités. « On va devoir être solides et solidaires. On tient tous à améliorer la…

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